Une matinée bien ennuyante [PV :Shinyuu Seguchi]

Il devait être 10 heure du matin. Je dis 10h, parce qu'en réalité l'heure précise échappait au jeune homme. Comme il ne travaillait pas, toutes les journées semblaient se ressembler. Il avait été un peu naïf de croire qu'il retrouverait son fameux mannequin en si peu de temps. Je dis "son", parce que c'était quasiment rendu un objet dans la tête de notre homme. Il faut se mettre à sa place. Comment peut-on traiter quelqu'un autrement, quelqu'un que l'on cherche désespérément (comme ce morceau de vêtement introuvable) et qu'on a l'impression de connaître depuis toujours (comme cette vieille paire de jeans qui nous a suivi partout). Bref, vous voyez l'image. Tout cela pour en revenir au fait que ses journées devenaient de plus en plus longues (malgré le fait que nous soyons en hiver). Il ne faisait jamais rien de précis, vagabondait ici et là, apprenait à mieux connaître cette nouvelle ville... Au moins, il y avait un point positif à la chose: il pouvait fêter. Et pour ça, il faut dire qu'il ne se retenait pas. D'ailleurs, il avait encore abuser de la fête hier. Le mélange abusif d'alcool et de musique forte lui était un peu monté à la tête. Résultat: Il s'était réveillé avec un mal de crâne pas possible. Je vous laisse voir la scène.

9:30 am. Il n'avait pas ouvert un oeil que déjà sa soirée d'hier se faisait bien ressentir. Un mal de tête lancinant et vicieux s'était installé en lui. Avec effort, il avait réussit à ouvrir un oeil, puis le deuxième. La tête lui tournait légèrement, mais rien de bien grave. D'un effort surhumain (il a tendance à exagérer...), il s'était extirper du lit pour aller admirer les dégâts dans la salle de bain. Le plancher froid avec déjà créé un petit choc à son système nerveux, mais ce n'était rien en comparaison à la tête qu'il avait!

"Regarde ta tête chéri"

Ah oui, autre particularité: il s'appelle et appelle "chéri". Ne me demandez pas d'où ça vient, je n'en sais pas plus que vous. Bref, il décida de laisser la partie maquillage à plus tard et s'en alla prendre un café (il ne mange pratiquement pas le matin), pour se "dégriser". Une fois cela fait, il s'habilla d'une légère chemise mauve, et d'un jeans bleu foncé de type cigarette et revint à son point de départ: la salle de bain. Une fois là, il prit une demie-heure à se maquiller, à bien lisser ses cheveux, brosser ses dents... Puis il se décida à sortir, pensant qu'un bon bol d'air lui ferait du bien, emportant avec lui son carnet à dessin.

Le parc n'avait rien de particulier, il était voir même banal. Il y avait certes quelques arbres ici et là, les chemins étaient bien tapés, ce qui ne donnait aucun trouble à ses longues bottes noires. Rien de plus. Le jeune homme repéra très vite un banc qui avait été déneigé. Sûrement par des enfants, puisque le peu de neige qu'il semblait y avoir avait été effacé à gros traits. Après quelques gestes pour pousser la poudre de neige qui restait et après s'être assuré qu'il n'y ait pas d'eau qui tacherait son merveilleux manteau bleu poudre, il pris la liberté de s'asseoir. Le soleil était bon et l'air frais. Rien de mieux pour calmer un mal de crâne.

Après un petit temps è profiter des joies de la nature, Isas se mit en tête de dessiner une tenue "spécial hiver". Tout cela l'inspirait, comme vous pouvez voir. Un trait de crayon par-ci, un autre par-là, après quelques minutes, le jeune homme fut vite découragé. Cela ne rimait à rien, il faut croire que l'hiver n'était pas son point fort. Un peu déprimé, il décida de se remonter le moral en optant pour son nouveau jeu favori. Comme certains s'amusaient à jouer à "Où est Charlie?", lui avait fait un dérivé de ce jeu en le surnommant "Où est le mannequin?". Il sortit donc la fameuse photo de son idol et la posa devant ses yeux mauves. Puis il se mit à observer la foule de passants. Qui sait, peut-être s'y trouvait-il?

Un meurtre voilà le seul travail qu'il y avait à faire, que ses collègues policiers qu'il appréciait moyennement lui avait donné. Shinyuu n'avait rien trouvé de mieux à faire qu'à boire une brique complète de lait en entendant cette nouvelle. Pourquoi ? Par joie. Il aimait le lait et les enquêtes, un meurtre allait le faire creuser sa tête, le faire rechercher des tas de choses, pleins partout, et cela lui plaisait. Et le voilà, la veille d'aujourd'hui, à rechercher partout des indices. Il n'avait vut qu'un seul indice particulier, que ses collègues surnommait « La morsure du vampire », deux trous rouges dans le cou de la victime. Et cela ne l'avait pas inquiété du tout, ne croyant pas à ce genre de choses. Mais il commença rapidement à enquêter, et y passa sa journée complète. Abusant de son intelligence, de son charme, de son habitude à manipuler les gens pour leur faire cracher le morceau...En bref un travail normal comme il avait toujours eut l'habitude de pratiquer. Il mangea à peine un petit bout de pain lors du repas du midi, et continua l'après midi à rechercher le meurtrier, et la manière dont il s'y était prit. Sans rien trouver.

Alors l'après midi se déroula très lentement, parce qu'il ne trouvait toujours rien. Pas la moindre preuve, pas le moindre minuscule petit indice qui pouvait desceller le verrou de cet affaire interminable...Rien. Shinyuu n'était pas du genre à se décourager, et oublia son repas du soir, et le fait que les humains normaux dorment normalement. La nuit blanche s'enchaîna d'ailleurs très rapidement. En effet, il fut presque étonné, et sursauta, lorsque son réveil habituel de 8h00 sonna... Se rendant compte qu'il travaillait à présent depuis bientôt 24 heures, il décida finalement de faire une pause, peut-être courte, qui ne durerait sûrement que jusqu'à midi pour rafraichir son cerveau. Peut-être trouverait-il quelque chose pendant cette période ?

Il se leva ainsi, alla prendre une rapide douche, s'habilla de son habituel corset rouge mais cette fois ci, mit une simple cravate, et prit son manteau au dessus à fourrure. Prenant son éternel chapeau noir, et mettant à nouveau ces gants violets foncés, il but un grand verre de lait, puis un deuxième, et finit par manger un peu, et s'en alla dehors, par cet hiver. Il faisait froid, bien évidemment et Shinyuu le ressentait, malgré son grand manteau qui lui tenait bien chaud. Les gens autour de lui, devait aussi le sentir, ce froid d'hiver normal, vu comment ils grelottaient. Néanmoins, malgré cette température qui ne donne pas envie de sortir, Shinyuu souriait, même s'il fallait avouer, ce n'était pas vraiment un vrai sourire. Mais sa, seulement lui le savait, et cela lui servait de masque... Masque cachant son passé le hantant quasiment toutes les nuits.

Il rentra dans un magasin, pour acheter son repas du midi, plus volumineux et équilibré que celui de la veille. Les gens se pressaient dans le magasin, parce qu'il faisait froid, surtout dans les rayons congelés. Shinyuu de son côté, prenait quasiment son temps. Le froid ne l'avait jamais très dérangé, même si ce n'était pas très agréable.

*Alors il me faut du riz....*

Et il continuait ses courses sans rien dire. Finalement à la sortie du magasin, il se dirigea vers le parc, pour faire une petite promenade et il chercherait un banc pour boire sa bouteille de lait, qu'il avait bien évidemment acheter parce qu'il vivait une grande histoire d'amour entre le lait et lui... A sens unique bien évidemment. Lorsqu'il arriva au parc, il aperçut un banc déjà occupé par une personne et se dirigea vers celui ci. Il ne fut pas étonné par l'étrangetée de l'apparence de cet homme, ou plutôt de ce jeune homme, vu qu'il n'était jamais surpris de rien. Shinyuu s'assit alors à côté de cet inconnu et par politesse, lui parla sur un ton très calme et interrogateur, avec toujours son sourire qu'il ne pourrait jamais quitté.

- Bonjour, j'espère que je ne vous dérange pas ?

Si le jeune détective le dérangeait, il s'en irait. Mais s'il pouvait rester, alors sa bouteille de lait allait vite être terminée... Tout dépendait de ce jeune homme...

Il semblait que le soleil brillait un peu moins fort depuis quelques minutes. Évidement tout cela n’est qu’un concept freudien de la chose, puisque pour certains optimistes, le soleil brille toujours de la même force, les nuages n’étant sûrement qu’une illusion malsaine. Mais toujours est-il que le soleil n’étant pas aussi présent. La preuve ? le froid. En effet, le froid, lui, semblait avoir pris une place plus considérable dans le cœur de Dame Nature, puisqu’il y régnait maintenant une atmosphère beaucoup plus « frisquette ». Je n’irais pas jusqu’à dire glaciale, puisque ce serait exagéré. Bref, temps froid et grisâtre n’étaient pas bon ménage pour notre habituel bout entrain, qui était déjà déprimé de ne pas avoir pu trouver l’inspiration qu’il lui fallait. Comment allait-il créer une superbe garde-robe à son mannequin fétiche, si rien ne lui venait en tête…. Décidément il se voyait mal pris et aurait sûrement aimé avoir les conseils de ses parents, mais le temps n’était plus aux jérémiades. Il était un adulte à présent et devait se comporter comme tel.

Mais cela ne l’empêchait tout de même pas de rêver. Oui, vous allez dire que je le ramène encore une fois, mais pour lui c’était quasiment une obsession (quasiment? c’est presque trop gentil). C’est pourquoi il avait décidé de sortir une fois de plus la photo de son idole. Son jeu favori consistait à tenter de le repérer dans une éventuelle foule. Mais cela était bien trop difficile, puisqu’il ne se tenait certainement pas dans un parc aussi banal et dans un coin aussi banal. Mais comme notre jeune homme était plus du genre optimiste, il se disait que tout était possible. Au pis-aller, il serait certainement alerté par les cris de jeunes filles énervées. Ah, tout serait tellement plus simple si cet homme pouvait cogner à sa porte un jour en lui offrant ses services. Mais la vie n’était pas ainsi faite, il le savait bien. Isas se décida donc à ranger dans son portefeuille la photo de son protégé, croyant tout espoir perdu. Du moins, pour aujourd’hui.

C’est avec un certain relâchement qu’il alla rechercher son petit carnet de croquis. Il y marquait là ses idées pertinentes, si idées pertinentes il y avait, et quelques sketchs d’une éventuelle parure, qu’il ne coudrait peut-être jamais. Comme il allait amorcer un nouveau coup de crayon, sûrement inutile, son regard se figea au loin. Dans ses yeux mauves passa soudain un éclat de stupeur. Il venait de remarquer un fait extrêmement pertinent : une tignasse blonde se distinguait au loin. Son cœur fit un bond. Pouvait-il s’agir de l’homme qu’il espérait rencontrer depuis si longtemps?

C’est le souffle coupé qu’il suivit des yeux son nouvel espoir. Il ne lâchait pas d’une seconde sa cible, où du moins ce qu’il en voyait : c’est-à-dire les cheveux. Mais voilà que notre ami se décida à se détacher du petit paquet de gens qui l’obstruait au regard du jeune homme. Pendant une fraction de seconde, Isas crut apercevoir son âme sœur (on peut dire ça comme ça). Il se sentait sur le point de bondir de son banc de parc, comme dans ces jeux télévisés où l’on croit toujours que la chance tombera sur nous. Malheureusement, il fut très vite désillusionné. Le prix venait de lui filer entre les doigts. Ce n’était qu’un autre jeune homme en manteau de fourrure. Notre jeunot pris donc la liberté de recommencer là où il avait laissé son idée. Il s’apprêtait à marquer d’un trait de crayon la feuille blanche lorsque le blondinet de tout à l’heure vint s’asseoir à ses côtés. Il en avait lui du culot! Non seulement il lui avait fait perdre tout espoir, mais il poussait la blague à l’extrême en le narguant de sa fausseté (fausseté dans le sens qu’il l’avait trompé, en apparence). Isas s’était mis en tête de s’en aller lorsque l’autre lui demanda gentiment s’il pouvait s’asseoir. Notre jeune homme fut forcé de constater que son comportement avait été un peu enfantin, même s’il n’en avait rien laissé paraître, et du se résigner à laisser une chance au pauvre garçon, qui après tout n’y était pour rien.

« Non, allez-y assoyez-vous »
Pour faire preuve de sa bonne volonté, il dégagea même un coin un peu enneigé du banc. Une fois de plus près, il observa à la dérobé son «compagnon». Le blondinet n’était pas si mal, mais rien à voir avec son mannequin par exemple. Il constata tout de même un fait intéressant. Les cheveux du jeune homme étaient teints, comme les siens d’ailleurs. Cela le fit sourire, comme s’il venait de se raconter une bonne blague. Une teinture…. pfff…. Comment pouvait-il s’être fait berné aussi facilement. Ah, tout compte fait, l’histoire avait quand même quelque chose de comique.

Ne sachant trop que faire, il ne pouvait tout de même pas dessiner avec un pur inconnu à ses côtés, il appuya son coude sur sa cuisse et laissa son articulation supporter sa tête. Il se mit à scruter la douce neige, qui avait l’air bien passionnante tout d’un coup, regardant du coin de l’œil son voisin. Puis la neige, puis son voisin. Il en arriva finalement à un constat ma foi, peu pertinent, mais qu’il ne pu s’empêcher d’exprimer à son «partenaire».

« Dites donc, vous avez l’air d’aimer le lait… Personnellement, ça me fait des cubes dans l’estomac quand j’en bois trop»

Et il ajouta à son commentaire une expression faciale de pur dégoût. Il ne cherchait pas à offusquer le jeune homme. C’était un pur constat entremêlé de faits personnels et, que voulez-vous, il a bien de la misère à retenir sa langue...

Alors qu'il attendait calmement la réponse du jeune garçon à l'allure si étrange, même si Shinyuu n'avait rien à redire vu que ces cheveux blonds à moitié teint et ses yeux bleus verts, ou pollutions comme j'aime dire, ne lui donnait pas non plus une allure très normale, le jeune garçon lui répondit qu'il pouvait s'asseoir, donc il resta à sa place, et sortit sa bouteille de lait qu'il avait donc attendu d'être accepté pour la boire. En regardant sa très chère bouteille qui allait être certainement terminée en une traite, il remarqua facilement que le jeune inconnu le regardait, vu qu'il l'avait facilement senti. Il se demanda ainsi, ce que celui ci lui voulait, mais finit par ce dire que sa tendre bouteille de lait était plus importante qu'un inconnu.

Mais il devait apprendre à étudier les inconnus, pensa-t-il soudainement. Vu que pour découvrir qui était le tueur de son enquête, il fallait réussir à malheureusement se mettre dans la tête de celui ci... Et Shinyuu ignorait totalement comment il allait s'y prendre cette fois ci, vu qu'il ne connaissait même pas l'arme du crime, et qu'il ne trouvait pas un seul suspect. Ses collègues avaient beau lui répèter que c'était un vampire qui avait commis ce crime, il ne les croyait pas, point final. Alors que le jeune détective repensait à cela, l'inconnu finit par se mettre à parler, même si son ton n'avait pas l'air très enjoué.

Le lait... Une grande histoire d'amour qui date de si longtemps... Une histoire tragique qui se termine toujours mal, l'un des deux meurt mangé (ou but plutôt ?) par l'autre.... Shinyuu n'avait jamais eut de cubes à l'estomac quand il buvait du lait, même s'il en buvait environ une ou deux bouteilles ou briques par jour. Le médecin lui avait dit que c'était très bon pour les os, alors si même un professionnel dans le médical et dans la santé approuvait que son plat préféré était très bon pour lui. Même si ensuite il avait ajouté qu'il y avait quand même quelques risques, comme tout aliments, et avait déblatéré la vie des maladies... Bien sûr, Shinyuu n'avait écouté qu'à moitié, parce qu'il ne voyait pas en quoi cela pouvait l'intéresser.

Son visage se retourna vers l'inconnu, qui avait toujours des cheveux blancs, dont on s'apercevait facilement que c'était une teinture et toujours la peau aussi foncée. Combien de séances d'ultra-violets avait il pratiqué pour l'avoir aussi marron ? Cela lui rappelait le chocolat, alors qu'il n'aimait pas ça. Mais passons. Shinyuu souriait en ce moment même, toujours ce sourire si gentil à l'extérieur, qui résonnait assez faux à l'intérieur, mais seuls des rares personnes pouvaient s'en rendre compte... Et d'ailleurs, il n'en avait jamais rencontré... Le blond répondit au jeune inconnu.

- Le lait et moi, c'est une grande histoire d'amour, voilà tout.

Et il ne faisait que dire la vérité après tout. Il n'avait peut-être rien rajouté, et aurait put se présenter. Mais pourquoi se présenter à quelqu'un qui est assez malpoli pour poser des questions étranges ? Shinyuu savait qu'il fallait être gentil et poli et tout le blablabla et même il l'était. Sauf que cet inconnu, lui avait parlé comme ça, sans rien dire sur lui, si qu'il avait des cubes à l'estomac quand il buvait trop de lait, mais malgré tout, le jeune détective ne savait pas son prénom ni son nom. Et il n'aimait pas qu'on lui parle, sans se présenter. Alors il décida de poser lui aussi des questions un peu étranges. Avant, il but très rapidement une gorgée de sa bouteille.

- Et vous, depuis quand dessinez vous ?

Pourquoi avait-il posée cette question ? Shinyuu n'en savait rien lui même, peut-être pour jouer un peu. Et puis, il avait remarqué que le carnet du jeune garçon était assez gribouillé pour représenter des dessins. Alors peut-être que cet inconnu était peintre ? Ou dessinateur ? Voire sculpteur ? Peut-être écrivait-il en réalité ? Le détective n'en savait rien, mais peut-être allait il avoir la réponse dans quelques secondes...

[désolé du retard m(u _ u)m]

L'air froid entrait dans ses poumons comme un baume. Bien qu'il n'avait mal nulle part, l'air frais était toujours synonyme de rafraîchissement pour lui. Il semblait que cela le rapprochait de la nature, bien qu'il ne la détestât pas, mais ne se prenait pas d'une affection particulière pour elle non plus. Sa contemplation pour la neige l’avait amené à faire un constat étrange sur le lait. Il en avait d’ailleurs fait part au colocataire du bout de bois public sur lequel il était assis. D’ailleurs ce banc commençait à craqueler un peu sous l’effet du froid. Avec une plus grande imagination, et un bruit plus amplifié, on pourrait facilement penser à de vieux craquements de bateaux pirates. Mais revenons-en à la situation déjà mise en place par notre jeune homme.

Il avait donc abordé le blondinet par un constat, comme je l’ai déjà dit, sur le lait. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas du tout le lait, il en mettait dans son café, c’est juste que l’abus du liquide blanchâtre lui donnait des douleurs physiques. Comme Isas est un être qui déteste souffrir, forcément le lait avait quelque chose de négatif pour lui… Il était évident qu’un léger silence s’était installé entre les deux protagonistes. Isas avait-il choqué le jeune homme ?

Il s’avéra que non, puisque le blondinet daigna enfin tourner son regard vers lui. Le jeune homme aux yeux mauves, qui avait repris sa position initiale, imita donc son congénère. Ses yeux couleurs aubergine plongeaient à présent dans ceux… .Hum….. En fait il ne savait pas trop comment décrire cette couleur. Était-ce bleu ? vert ? Peut-être un mélange des deux. Il se demanda si son opposant avait des lentilles colorées, comme lui, ou bien si cela était naturel. À vrai dire, il n’avait encore jamais rencontré de yeux de cette couleur (et pourtant, il en avait fait des rencontres). Donc, il regardait à présent le jeune homme, se demandant comment celui-ci allait réagir à sa remarque, car, pour être franc, il n’avait pas espéré une réponse de sa part. C’était plus une réflexion qu’il partageait avec le principal intéressé.

À son grand plaisir, le blondinet lui sourit (Isas n’étant pas assez subtil pour décoder les faux sourires des vrais) et lui répondit qu’entre le lait et lui, une grande histoire d’amour s’était formé. Les longs cils noirs couverts de mascara du jeune homme aux cheveux blancs battirent l’air deux fois de suite. Ses yeux s’arrondirent d’un coup. Peut-être était-ce dû à la fatigue de la nuit passé, mais cette remarque le fit bien rire. Il essaya tant bien que mal de contenir son émotion par de petits pouffements, afin de ne pas offusquer son interlocuteur, mais la barre était trop haute et il ne put que se laisser aller. Impuissant devant son éclat de rire, il n’avait d’autre choix que de s’excuser, en espérant ne pas trop froisser le jeune homme.

« Pardon, mais c’est bien la première fois que j’entends quelque chose d’aussi… particulier »

Il avait bien pesé ses mots, afin de ne pas froisser sa nouvelle rencontre (disons ça comme ça). Et en terme « d’étrangeté », il était mal placé pour parler. C’est juste que le jeune homme avait dit cela de manière si sérieuse, qu’il n’avait pu s’empêcher de faire autrement que de rire. Il passa une main dans ses cheveux blanchâtres et sourit, en regardant le sol, lorsqu’il vit du coin de l’oeil l’autre prendre une gorgée de lait. Ah, ils n’en finiraient donc jamais avec cette histoire de lait ?

Il eut à peine le temps de terminer sa réflexion, que son compagnon lui posa à son tour une question. Il avait sûrement remarqué le petit carnet qu’Isas traînait avec lui… Isas aimait bien parler, c’est vrai. Mais il y avait un sujet qu’il n’aimait pas particulièrement aborder, et c’était ses dessins. Pour lui, ses idées et ses croquis faisaient partis de son petit monde secret qu’il n’aimait pas dévoiler à n’importe qui. C’était très personnel et c’était bien un des seuls côtés de sa personnalité qu’il ne se plaisait pas à dévoiler. Mais après tout, le jeune homme lui avait seulement demandé depuis quand il dessinait, il n’y avait pas là de quoi faire tout un plat. Il décida donc de répondre franchement, mais pas en dévoilant tout non plus.
« En fait, je dessine depuis que je suis petit. Mes parents font ça de leur métier, alors j’ai vite eu la piqûre »

Bon, j’avais dit qu’il n’en dirait pas trop, mais quand même, il ne pouvait tout de même pas omettre ses parents dans cette affaire. Sur ce, il tourna légèrement la tête vers le blondinet avec un sourire en coin, signe qu’il était amusé. Dans tout bon duel verbal, c’était donnant-donnant. Il avait révélé une partie de sa vie, à l’autre d’en faire autant. Il fallait qu’il réfléchisse cependant à une question pas trop personnelle, mais qui en même temps en dirait plus long sur cet étrange jeune homme (c’était qui l’étrange ici -_-"). Il opta donc pour quelque chose de plus formel.

« Dîtes, vous faîtes quoi dans la vie ? »

Cela semblait être la parfaite question. Qui sait, peut-être découvrirait-il quelque chose d’intéressant ?

[~~Je t'aime, épouse moi.~~ Euh... C'est pas grave pour le retard ^__^.]

Apparemment, le jeune garçon aimait dessiner depuis qu'il était petit. Etrangement, un souvenir venu se collé aux pensées de Shinyuu... Lequel ? Thomas, ce faux ami, ce traître, celui qui avait totalement changé son caractère, celui qu'il avait tué, aimait peindre... Et cela il s'en souviendrait toujours. Cela le blessa un peu intérieurement, mais son sourire restait là, son masque, celui qui cachait cette personnalité écorché, qui souffrait... Il effaça rapidement cette pensée, ce souvenir qui revenait trop souvent et écouta l'autre question du jeune inconnu. Ce qu'il faisait dans sa vie ? Boire du lait, et résoudre des enquêtes toutes plus horribles les une que les autres... Comme d'habitude. Mais il ne pouvait pas répondre cela. C'était un jeu, celui qui saurait plus de choses sur l'autre...Enfin c'était ce que le détective pensait. Cela faisait d'ailleurs très longtemps qu'il n'avait plus joué à sa... C'était un bon entraînement pour son côté manipulatif de ses suspects souvent coupables dès le premier coup...

- Ce que je fais dans la vie ? Boire du lait...

Bien sûr, cela ne suffisait pas et Shinyuu le savait parfaitement. Il souriait toujours, d'un sourire un peu plus vrai que précédemment, parce que cela l'amusait vraiment de jouer. Peut-être était ce un gamin, mais il s'en moquait, et décida de continuer sa phrase, parce que sinon, ce n'était pas très... Digne de sa « fausse » personnalitée... Et le jeu n'était plus amusant.

- Et m'occuper de découvrir pleins de mystères que mes collègues n'arrivent pas à résoudre.

Cela pouvait être n'importe quel métier, comme archéologue et Shinyuu l'avait fait exprès. Mais c'était si drôle de préciser tellement peu de choses... Ses chaussures sentaient encore le contact de la neige, et cela ne le dérangeait pas, il n'avait même pas froid, sa veste lui tenant bien chaud. Il souriait, encore.

- Et vous, vous travaillez pour la mode ?

C'était une hypothèse, qui pouvait s'avérer près. Comment Shinyuu pouvait déduire sa ? Des cheveux blancs, teint bien évidemment, de la peau foncé, et des lentilles de contacts, et ce maquillage mélangé avec des habits parfaitement choisi... Un carnet à dessin ou on pouvait aperçevoir malgré tout quelques corps de dessinés quand on regardait. A moins qu'il ne soit coiffeur, ou tout autre chose, mais ce jeune garçon, aux cheveux si bizarres, devait sûrement travailler dans un métier qui ressemblait à la mode. Ainsi le détective souriait, même s'il n'était pas tout à fait sûr de son hypothèse... Attendant la réponse de ce jeune garçon dont il ignorait toujours le nom ou le prénom

[Désolé pour le retard moi aussi, et pour le petit post]

[~~seulement s'il accepte le mariage gay XD~~ C'est pas grave pour le petit post ^^]

Le fait de rencontrer des gens est vraiment une chose bizarre. Isas n'y avait jamais réfléchi, bien évidement, mais sortons toute l'histoire de son contexte et voyons ce que cela donne. Pourquoi un jeune homme comme lui s'intéresserait au fait de savoir ce que son compagnon de banc public faisait dans la vie ? Il faut avouer que la chose en tant que telle est complètement absurde. Mais… et si cela pouvait lui apporter quelque chose en réalité ? Et puis, son jeune compagnon ne l’avait pas jugé, ce qui dans son cas aurait très bien pu arriver. Cela voulait dire que l’autre était aussi curieux que lui. Et pour Isas, c’était une bonne chose. Il ne détestait personne, mais les gens asociaux n’avaient jamais été son fort, on le comprend. Alors tant mieux si leur curiosité était réciproque.

Il lui avait demandé ce qu’il faisait dans la vie. À bien y repenser, c’était une question assez vague. Puisque l’autre pouvait l’interpréter à sa manière. D’ailleurs, ça ne voulait pas dire grand chose s’il on prenait seulement la question en soit. À une question vague, forcément il devait y avoir une question vague. Isas commençait d’ailleurs à regretter sa question. Si le jeune homme n’avait pas envie d’entrer dans le sujet, il pourrait tout aussi bien dire n’importe quoi, et le jeu s’arrêterait là. Ce qui serait bien dommage, mais on ne peut forcer quelqu’un à faire ce qu’il ne veut pas. Mais Isas devait accepter ce fait, ça le décevrait, mais il devait l’accepter. Il attendit donc la réponse de son interlocuteur.

Fort heureusement pour lui, il s’avérait que le blondinet avait une touche d’humour, ce qui ne paressait pas au premier abord. Il était donc plus sympathique que notre homme le pensait. Pas qu’il n’y paressait pas, mais il avait simplement l’air poli à première vue. Sa remarque fit d’ailleurs sourire Isas, cette histoire de lait ne finirait jamais. Mais c’est la suite qui devint plus intéressante. Isas, croyant que c’était la sa seule réponse, se voyait un peu déçu, mais beaucoup moins qu’il l’avait imaginé. Après tout, l’autre l’avait fait sourire, ce qui ne peut qu’améliorer. Il croyait cependant sa réponse finit, et fut agréablement surpris d’entendre la suite. Quelqu’un qui résolvait des mystères, c’était original.

Il n’eut pas le temps cependant de réfléchir plus longtemps à cette réponse. Il se faisait déjà poser une autre question. S’il travaillait dans la mode ? Cette simple question lui fit pousser un soupir triste.

« J’aimerais bien… »

Il n’avait rien d’autre à rajouter. Il n’y travaillait pas, non et n’était pas du genre à mentir sur ce sujet. Seulement, il donnait tout ce qu’il pouvait pour apprendre d’avantage et passait des heures à feuilleter les revues de mode ou encore à regarder des défilés à la télé. Seulement, la réalité était tout autre. Dans ce genre de métier, vous devez vous faire une place. Personne ne vous prendra par la main en vous disant de l’accompagner pour vous partir une carrière. De plus, il ne voulait pas de l’aide de ses parents. Oh remarquez qu’il aurait très bien pu, mais cela aurait été trop facile. C’est pour cela qu’il avait décidé de s’éloigner. Et aussi pour retrouver son mannequin.

À ce moment, une sorte de déclic se fit dans sa tête. Il repensa au visage de l’homme qu’il cherchait désespérément, et la voix du blondinet lui revint en tête. Il résolvait des mystères. Mais oui ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ! Il était assis à côté de la meilleure personne pour l’aider. Mais…. Attendez un peu, il fallait d’abord qu’il se calme. Résoudre des mystères, cela ne voulait rien dire. Ça pourrait être n’importe quels mystères, comme des trucs paranormaux (il ne pense évidement pas à archéologue ¬_¬). Il ne savait rien de ce que le jeune homme faisait en réalité. Mais il n’avait rien à perdre non plus.

Il se tourna donc vers son interlocuteur, avec l’air de quelqu’un qui vient de voir tomber un ange. Il était tellement énervé à la possibilité de trouver quelqu’un qui puisse l’aider qu’il ne savait même plus comment poser sa question. Il plongea ses yeux aubergine dans ceux du jeune homme et demanda :

« Est-ce que… »

Il hésita un instant, détournant son regard. Si l’autre répondait par une affirmation, cela impliquerait qu’il devrait lui dévoiler beaucoup d’informations personnelles. Mais ce qu’il cherchait valait plus que n’importe quelle information qu’il pourrait donner. Il était prêt à tout donner en fait, pour retrouver cette personne. Il regarda donc son espoir vivant dans les yeux et ce lança à l’eau.

« Est-ce que vous seriez capable de retrouver quelqu’un ? »

Son cœur battait de plus en plus vite, mais il ne fallait pas qu’il s’emballe. Le blondinet pourrait toujours répondre par la négative….

[Shiro si tu passe par là, Thank you ^^. ~~Marions-nous demain Isas ^^~~]

Apparemment le jeune homme dont Shinyuu ignorait toujours l'identitée, voudrais bien travailler dans la mode. Cela ouvrait différentes parenthèses... Soit il était trop jeune pour avoir un travail, sois il n'avait pas put travailler dans cette filière. Mais cela n'intéressait pas vraiment le jeune détective qui préférait se préoccuper de la suite, car il sentait qu'une prochaine question allait bientôt arriver. En attendant cela, il repensait à l'affaire sur lequel il travaillait, et dont il ne comprenait pas grand choses...Un meurtre avec deux trous rouges dans le coup, plus il y réfléchissait, plus le blond avait envie de croire ses collègues... Un vampire, cela pouvait bien exister après tout, on rencontrait tellement d'uluberlu sur terre...

*Allons, quelle idée... Un vampire et puis pourquoi pas un loup garou pendant qu'on y est ? Ressaisit toi Shinyuu... Ne deviens pas un de ses idiots !*

Il se parlait un peu à lui même lorsqu'il pensait, mais cela ne lui arrivait que très rarement car il n'était pas non plus sénile au point qu'on doive l'emmener à l'asile pour les fous... Alors qu'il repensait à son affaire, il vut le regard de la personne assise à côté de lui, le regarder vraiment profondément. Il commença sa phrase, par une forme de question. Qu'est ce que ce jeune adolescent allait lui demander ? Shinyuu allait bientôt le savoir, en attendant il regardait le détournement de regard de cet inconnu sûrement plus jeune que lui.

*Vas y qu'on en finisse.*

Le jeune détective se doutait parfaitement que cette question n'avait plus aucun rapport avec quelque chose de personnel sur lui. Il savait que le jeune garçon en face de lui allait lui poser une question des plus sérieuses... Capable de retrouver quelqu'un ? Bien sûr, Shinyuu l'avait fait des dizaines de fois, et chaque fois c'était un enfant, ou un parent égaré... Chaque fois la raison était des plus stupides et des plus communes chez l'être humain. Donc oui, le jeune détective était capable de retrouver une personne, si les indices étaient assez gros, et qu'il y avait au moins un ou deux témoins... En deux ou trois jours il retrouvait la personne disparue.

-Bien sûr.

Mais maintenant, tout dépendait de ce garçon. Shinyuu se méfiait un peu, comme d'habitude, néanmoins, son côté fana des enquêtes remontait un peu, et son professionnalisme était très haut. Sauf qu'il avait déjà une enquête sur le dos, et une enquête qui allait sûrement lui prendre un certain temps s'il continuait à fabuler sur des créatures n'existant absolument pas, sauf quand l'imagination de l'homme.

-Mais, pour retrouver quelqu'un, il me faut assez d'indices, de témoignages et d'informations sur cette personne.

Si le jeune garçon recherchait une personne qu'il n'avait vu qu'une fois, ou qu'il ne lui avait parlé qu'une seule et unique fois, et qu'il recherchait, l'enquête serait plus corcée, car la mémoire de l'homme n'est pas très utile pour décrire les personnes de leur souvenirs, même les plus grands à la mémoire la plus haute, parce qu'ils ne savent pas vraiment dessiner et c'est là qu'on remercie les portraits robots...

-Sinon se sera assez compliqué pour retrouver cette personne.

Shinyuu professionnel était bien apparu, là... Et son sourire réapparut quand même, ce sourire, ce masque, cette carapace.

-Pourquoi ?

[désolé méga retard, j'étais trop prise ces derniers temps u_u", ^^"]

Il semblait que le ciel s’éclaircissait. Quelques rayons timides venaient frapper la surface blanche de la neige pour refléter l’ombre avec une teinte bleuâtre. L’air était toujours aussi frai, le banc toujours en bois. Seulement une chose avait changé : la situation de notre protagoniste.

En effet, il n’avait plus envie de jouer à son jeu de rencontre. Tout cela paraissait maintenant très artificiel. Rien ne comptait plus à ses yeux mis à part une chose : la réponse de son interlocuteur. S’il avait été plus attentif, il aurait sûrement remarqué les différentes personnes et chacune de leur tenue surtout. Il aurait vu les manteaux et accessoires, tous plus différents les uns des autres (remarquez quand même qu’en hiver les couleurs sont toujours plus sombres). Qui sait, il aurait peut-être encore cherché son mystérieux amant et se serait encore perdu dans un rêve futile et irréaliste dirons certains. Sauf que cette fois-ci, il y avait une différence majeure : ce dont il avait rêvé depuis près de trois ans pouvait en un instant devenir matière… ou s’écrouler. Que feriez-vous à sa place ? Ou plutôt, que pouvait-il faire ? Attendre. C’était tout. C’est pourquoi il fixait, sans osciller une seule fois, le blondinet. Ses yeux aubergine ne pouvaient se détacher du visage de son sauveur. Il sentait que les battements de son cœur s’étaient arrêtés. Tout cela ne semblait qu’être un long rêve duquel il ne voulait pas sortir. Voilà pourquoi il ne pouvait faire qu’une chose : attendre.

La réponse ne fut pas si longue pourtant. J’ajouterais même qu’elle était bien simple. « Bien sûr ». Bien sûr, il le pouvait. Il pouvait retrouver quelqu’un. Ai-je dit tout à l’heure que son cœur ne battait plus ? Et bien cette seule réponse en fit l’effet contraire. Non seulement son cœur battait à présent, mais en plus il battait la chamade ! Le jeune homme ne savait plus quoi penser. Il avait l ‘impression que tout ceci était irréel, qu’il fallait qu’il se pince pour se prouver le contraire. Cependant, son corps refusait de bouger, tout mouvement lui était impossible. Peut-être était-ce dû au choc ? Quoiqu’il en soit, il devait faire quelque chose sinon il allait virer fou. Il avait envie de sauter sur le banc, de danser dans le parc et d’embrasser l’homme responsable de tout son bonheur instantané. Mais il ne bougeait pas. Seuls ses yeux s’écarquillaient pour laisser passer la stupeur de la nouvelle. Pour une fois dans sa vie, il ne pensait plus à rien et ne faisait qu’attendre la suite. Attendre, encore.

Le blondinet ajouta encore quelques mots, dont les seuls retenus par le jeune homme furent : des informations. Des informations ?! Il en avait des milliers ! Bien entendu, tout cela ne résultait que de recherches menées sur Internet, mais ça pourrait toujours faire non ?.....non ? Il savait que maintenant que la chose était possible, il ne laisserait rien lui filer entre les doigts. Rien. Et cela coûte que coûte. Il était prêt à donner sa vie pour revoir en personne ne serait-ce qu’un instant son coup de foudre. Et puisque l’occasion se présentait, il ne la laisserait pas s’échapper. Et son interlocuteur non plus. Il était déterminé, plus que jamais. Cependant, quelque chose clochait. Il n’avait que des informations superficielles et pas de témoignages où d’endroit précis où pouvait se trouver sa quête. Que pouvait-il faire ?

Il n’entendait bientôt plus la voix de son interlocuteur. Le mot « impossible » raisonna à ses oreilles. Non, « impossible » n’existait pas. Plus maintenant. Il continua d’être absorbé dans sa réflexion, lorsqu’il se fit couper par l’autre. « Pourquoi ? ». À ces mots, Isas dû prendre un instant pour réfléchir. Il ne s’était jamais posé la question puisque la réponse avait toujours été une évidence même. D’ailleurs, cela faisait tellement longtemps qu’il cherchait qu’il ne se rappelait même plus de ses motifs originels. Après un certain temps, il finit par se calmer et, tout en regardant ses gants d’un sourire triste, il répondit :

« Parce que c’est toute ma vie. C’est cette personne qui m’a donné le goût du métier, le goût de me dépasser, d’aller toujours plus loin. De créer. C’est donc pour elle que je fais tout ça et c’est pour ça que j’aimerais la revoir.»

Il en avait peut-être déjà trop dit. En vérité, il n’avait jamais révélé à personne pourquoi il cherchait tant cet homme et voilà qu’il faisait part à un inconnu de ses états d’âme. Bien sûr, tout ça était totalement illusoire. Les chances qu’il le retrouve étaient aussi minces qu’une feuille de papier et pourtant…. Il prit de nouveau le temps de regarder son interlocuteur. Cet homme pouvait l’aider. Il ne pouvait donc pas se laisser abattre aussi facilement. C’était son rêve et il devait s’y accrocher, sinon rien ne se réaliserait. C’est pourquoi il prit un air très sérieux en s’adressant de nouveau au jeune homme :

« Écoutez, je suis prêt à vous payer ou même à faire tout ce que vous voulez si vous accepter de m’aider. C’et ce qui me tient le plus à cœur et je ne le laisserai pas s’échapper.»

Il avait été franc sur ce coup -là. Évidement, il savait qu’il se mettait en position dangereuse et facilement manipulable, mais c’était ce dont il était capable pour atteindre son but.

La raison vint aussi vite que Shinyuu si attendait. C’était bel et bien le jeune garçon qui recherchait quelqu’un, et cela n’était pas très étonnant… Peut-être cherchait-il une star de la mode, ou bien, une belle personne qu’il avait vu et qu’il voulait dessiner, ou bien une muse, le détective n’en savait rien… Apparemment, il voulait que le jeune blond recherche ce qu’on pourrait appeler quasiment sa raison de vivre… Sa source d’inspiration même, c’était donc quelqu’un de très important pour l’inconnu à l’allure si bizarre... Lorsqu’il prit un air très sérieux et se mit quasiment à vendre son âme au jeune détective, celui-ci fut un peu surpris, et fit un sourire doux, tendre et amical, celui qui arrivait à apaiser les cœurs, celui qui était toujours aussi faux par rapport aux autres…Le jeune garçon voulait vraiment retrouver cette personne et même si le sourire du buveur de lait n’était qu’un masque, il ne l’était pas complètement… Pourquoi ? Car Shinyuu aimait ce genre de personnes.

- Si je t’avais traité en client normal, je ne suis pas sûr que tu aurais put payer, tu n’es qu’un adolescent, après tout… Et puis faire tout ce que je veux est un peu exagéré tu ne penses pas ?Même si c’est une proposition amusante et intéressante.

Un petit rire qui ne dura pas bien longtemps, digne de Shinyuu si sociable, d’apparence. Il avait peut-être un meurtre sur le dos, un meurtre d’ailleurs quasiment impossible, ce qui équivalait à énormément de travail, de réflexion, et de casse tête, néanmoins, il pouvait toujours faire une petite place sur son planning…Rempli uniquement de l’affaire du moment…

- Je ne t’assure pas être aussi rapide que je pourrais l’être d’habitude, car vois-tu j’ai un grand travail sur le dos… Je te connais à peine en plus… Néanmoins, j’accepte de t’aider à retrouver cette personne qui à l’air d’être toute ta vie… A une seule condition…

Une simple petite condition, un petit sourire amical qui voulait quasiment tout dire, une main tendue, habituel signe d’une rencontre, la condition de Shinyuu n’allait pas être méchante et irréalisable… Même si intérieurement il était assez spécial, il n’était pas tyrannique ou sadique, sauf dans de rares cas, et ce cas là ne faisait pas partie de ces malheureux élus…

- Que nous nous présentions. Je m’appelle Shinyuu Seguchi et toi ?

Il le tutoyait depuis tout à l’heure, mais cela ne faisait rien, et puis la politesse du vouvoiement n’était attribuable quasiment que lorsqu’on parlait aux personnes plus âgées ou supérieures à nous, ce qui n’étais pas le cas pour l’étrange inconnu dont Shinyuu allait bientôt connaître l’identitée... Les passants continuaient leur train-train quotidien, la neige continuait toujours d’être collés, le froid de se propager, mais pour les deux humains sur ce banc dans ce parc, tout devenait différent en cet instant…

[j'adore ta dernière phrase *¬*]

Voilà que le ciel s'était légèrement assombri. Les nuages s'étaient rassemblés et le temps était maintenant venu de faire profiter de ce que la nature à de mieux à offrir en hiver. Comme on pourrait le lire dans nombres de récits religieux, les toutes puissances régissant le ciel avaient décidé d'envoyer un messager pour annoncer la venu d'un événement nouveau. Comme le froid s'était déjà bien installé, le choix du porteur de la nouvelle ne fut pas bien difficile et c'est tel une bête sacrifiée qu'on le vit descendre du ciel : le premier flocon. Hé oui, à ce moment même, une douce neige commençait à s'installer. Dame Nature avait été particulièrement clémente aujourd'hui. Mais revenons-en à ce premier flocon.

Il descendait non chalament comme ça, n'étant pas pressé d'atterrir au sol. Il se prenait même à tournoyer au gré du vent et allait jusqu'à aimer cabrioler auprès de ses confrères, qui l'avaient maintenant rejoint. Seulement voilà, plus il batifolait, plus il voyait venir le moment où sa courte existence prendrait fin. Rien n'était plus effrayant pour un flocon que le sol. Il ne voulait pas y arriver si vite! Seulement, sa panique n'était pas fondée...

Ses yeux aubergines fixaient toujours son interlocuteur de façon déterminé. Un peu plus, et il sentait que son regard pourrait bientôt le transpercer. Il n'avait pas cillé une seule fois depuis sa dernière phrase. Il voulait prouver au jeune homme qu'il valait la peine d'être pris en considération. Après tout, il lui avait révélé suffisamment d'informations personnelles pour qu'il ne lui accorda au moins que quelques pistes. Et puis, notre jeune homme n'envisageait plus la possibilité du refus. Et, comme il l'avait si bien dit plus tôt, il serait prêt à vendre son âme pour obtenir ce qu'il désirait.

Il aurait pu continuer comme ça pendant des heures, jusqu'à ce que quelque chose ne le sorte de son état second. Quelque chose de blanc et mouillé vint se poser sur son nez et cela eu comme résultat de le faire sortir de sa torpeur passagère. Il revint à la réalité comme si il avait dormi pendant tout ce temps, à la différence qu'il se rappelait de ce qu'avait dit son interlocuteur. En fait, se petit flocon était vraiment un as du timming, car Isas pourrait maintenant apprécier ce que l'autre avait à dire. PAs qu'il ne l'aurait pas écouté, mais il s'attendait tellement à un refus que, prompt comme il est, il aurait sûrement choqué le blondinet en ne répondant que par l'agressivité.

De toute façon, il n'avait pas raison d'être agressif en entendant la réponse du charmant jeune homme. Enfin, plus ou moins. Isas est tout de même un peu susceptible et d'entendre qu'il n'était "qu'un adolescent" n'était pas pour le réjouir. "Qu'un adolescent"! À dix-huit ans, il ne se considérait plus comme un adolescent, mais bien comme un jeune adulte et le fait qu'il vivait seul venait le prouver. Et puis après tout, le blondinet n'avait pas l'air beaucoup plus vieux! Alors qui était-il pour venir lui dire qu'il n'était encore "qu'un adolescent"?! Malgré toutes ses pensées, Isas n'avait pas le droit de répliquer, cet homme pouvait être la clé de son mystère et il ne pouvait se permettre de l'affronter comme ça. Et il était vrai qu'il n'aurait jamais eu assez d'argent pour le payer =_="....

Ceci étant dit, quelque chose fit décrocher Isas de sa réflexion, lorsque son interlocuteur mentionna sa précédente proposition. Comme bien des fois, il n'avait pas réfléchi avant de parler et ceci lui revenait maintenant en pleine figure. Il avait proposer de faire tout ce que son compagnon voudrait et il faut avouer qu'à entendre le jeune homme, ça ne sonnait pas de bonne augure. Isas ne dit rien à son commentaire ( de peur de s'enfoncer encore plus s'il ouvrait la bouche), mais ne pu s'empêcher de hocher la tête au rire de son interlocuteur. Qu'est-ce que cela voulait dire? Le blondinet avait-il une idée derrière la tête? Et si oui......quoi? S'il avait été moins accroché aux lèvres de l'autre, il aurait sûrement fortement déglutit à cet instant. Seulement, quelque chose au fond de lui-même lui disait de ne pas s'inquiéter. Il attendit donc la suite des événements, en silence, contrairement à son habitude.

Je vous avait dit que quelque chose lui disait de ne pas s'inquiéter. Et bien cet instinct avait eu raison pour une fois! Les mots, que Isas ne croyait jamais entendre sortir de la bouche de l'autre devinrent enfin réalité. Il n'y avait pas de place à l'interprétation cette fois. Il acceptait de l'aider. Il acceptait. À ce moment même, dans la tête de notre jeune homme, toutes les barrières venaient de tomber. Rien n'était impossible. Il ne pu s'empêcher de lâcher un hoquet sonore, comme s'il reprenait son souffle après avoir faillit se noyer. Il porta un de ses gants en cuirs noirs à sa bouche, comme s'il ne parvenait toujours pas à y croire. Il devait avoir l'air assez étrange comme ça, mais peu importe. Le jeune homme aux yeux mauves regardait à présent son interlocuteur comme s'il avait été une oeuvre d'art. C'était son sauveur en réalité.

Il entendit la demande du blondinet, mais n'y prêta pas plus attention qu'il fallait. Il sentait monter en lui une joie immense et en même tant atroce qu'il ne saurait bientôt plus contrôler. Tout comme il y a quelques minutes, il n'était plus tout à fait lui-même. Il était maintenant dans une sorte de transe et c'est pourquoi il répondit mécaniquement:

"Isas Murakami"

Et serra la main de son nouveau partenaire de travail. Mais cela ne lui suffisait pas. Il ne pouvait décrocher les yeux de ceux de son nouvel ami. Le jeune homme ne se rendait peut-être pas compte de ce qu'il venait de faire pour lui. Isas, de nature assez fleur bleue, ne put s'empêcher de garder sa main dans celle du buveur de lait tout en effleurant de son autre main la joue de son allié. C'est en plongeant ses yeux dans les siens qu'il ajouta un mot tout simple, mais qui venait du fond du coeur :

"Merci"

Et sous l'effet de ce simple mot, une larme roula et tomba sur le sol, parmi les flocons. Sur ce, Isas fut libéré de ce fardeau émotionnel et se vira pour essuyer les petites larmes qui perlaient sur le coin de ses yeux. Ahh, il se sentait soulagé et léger comme une plume à présent! Il en profita pour regarder le ciel, qu'il n'avait pas pris la peine d'admirer depuis un moment. Cette légère neige qui tombait lui semblait tout à fait radieuse et l'air frais absolument divin. Vous l'aurez compris, il était sur un nuage à présent. Il inspira un bon coup, donnant une bouffée de fraîcheur à ses poumons et se retourna vers le blondinet avec le sourire le plus radieux qu'il n'ait fait de sa vie.

"Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant M. Seguchi ?"

D'une journée qui se devait d'être banale et ennuyante, il était maintenant au début d'une aventure des plus excitante.

[Moi j’adore ton post tout entier :p]

Il neigeait, comme si le simple fait que Shinyuu est accepté la requête du jeune garçon est fait que c’était un miracle… Un a un les gens soulevaient leur têtes pour admirer ses petites merveilles tombés, les flocons étaient peut-être froid, mais si agréable et chaleureux… Se rassemblant par terre, formant une couche épaisse qu’on appelait neige, et qu’on formait dans diverses formes, particulièrement des boules… Ou des bonhommes… Le jeu des enfants, le plaisir de ces petits hommes qui allaient bien vite grandir… Si la neige est éphémère, l’enfance également. C’est certainement pour cela que ses petits bouts d’humain aiment jouer avec cette chose éphémère et blanche, froide sûrement, mais qui pour eux représentent un bon jeu.

La neige peut tout représenter, peut être interpreté de tant de manières… Elle peut être chaleureuse malgré sa froideur, agréable, joyeuse, calmante… Mais aussi triste, pauvre, embêtante et encombrante… Formé de milliers voire millions ou milliards de flocons, tous différents les un des autres, ils sont comme des humains…Changeant, différents, mais qui au final se ressemblent tous… La neige est comme les humains. Mais ces deux humains là, assis sur ce banc devenant un peu froid, voire gelé… Eux, ne pensaient pas vraiment à la neige…

Shinyuu était amusé par la réaction du jeune garçon. A croire que le simple fait qu’il est accordé de l’aider, avait tout changé dans la vie du jeune nouveau adulte en face de lui… Il le sentait, celui-ci était heureux, et même volait sûrement dans les nuages même si ceux-ci étaient pour l’instant très sombres et laissant tomber ces petites merveilles sucrés… Il se présenta assez rapidement. Isas Murakami, un nom qu’il devrait retenir si un jour il avait besoin d’aide, vu que le jeune garçon aux cheveux blanc avait quasiment vendu son âme à cet ange déchu… Oui, le jeune détective était un ange déchu… Un démon au visage d’ange, son caractère angélique étant très montré, il n’en restait pas moins quelqu’un de violent et brutal à l’intérieur, mais cela il ne le montrait jamais, sauf dans des rares évènements…Même si personne ne pouvait s’en aperçevoir, Shinyuu était toujours méfiant, et même là il l’était avec Isas, même si étrangement sa méfiance s’adoucissait énormément.

Serrant la main de cet étrange énergumène, il sentit la main libre du jeune garçon se posé sur sa joue, et cela l’intrigua assez, et lui donna un frisson. Il détestait être touché sans qu’il en est donné la permission. Mais son visage ne montrait pas cette désapprobation. Isas le remercia. Apparemment, il était très émotif, car Shinyuu put même aperçevoir une larme, il avait bel et bien en face de lui un jeune et très étrange garçon. Cela lui plaisait, il appréciait les gens différents de tous ses stéréotypes… Le jeune garçon aux cheveux teints demanda au détective qu’il fallait faire maintenant… Dans un sourire néanmmoins particulièrement professionnel, le blond finit par répondre calmement.

- Ce que l’on va faire à présent… C’est vous qui allez vous en occupez… Une personne comme moi ne peux pas trouver quelqu’un ou quelque chose sans indices, sans témoignages, sans rien, je vous l’est dit…

Il regardait à présent son interlocuteur avec un regard particulièrement sérieux. Le Shinyuu détective professionnel avait bel et bien pris la relève. Il continua donc à parler.

- Alors qui est la personne que vous recherchez ? Que savez vous d’elle ? Sans cela je ne pourrais pas vous aider.

La preuve qu’il était redevenu quelqu’un de professionnel était présente… Au lieu de tutoyer Isas comme il l’avait fait précédemment, Shinyuu le vouvoyait à présent. Aussi changeant que la neige et ses flocons tombant toujours, rafraichissant les gens, et blanchissant le par terre, les arbres et même le banc… La neige était sûrement le signe de ce miracle… Descendu du ciel pour changer à jamais la vie du jeune garçon. Et le détective ne se rendait pas compte à l’instant, qu’il était le sauveur de Isas… Il ne se doutait même pas qu’entre lui et ce nouveau adulte, les fils du destins c’étaient entremêlés et les avaient ligotés…

» Shinyuu Seguchi
» Vol avec effraction [PV:Shinyuu Seguchi]
» Quelqu'un veut bien RP avec moi ?
» Il faut bien s'y remettre un jour. La motivation viendra peut-être !