Rencontre au sommet (PV Alucard)

3h30.. Je marchais d'un pas léger dans le parc aux lumières éteintes. Seuls quelques lampions éclairaient encore faiblement les bancs, où se nichaient des couples qui finissaient la soirée enlacés tendrement, ou entrelacés sensuellement.
Arrivant en silence, je souriais en les voyant sursauter à ma vue.
Je venais de dîner, un repas succulent, et j'étais rassasiée. Ces trop pleins d'hormones n'arrivaient même plus à m'ouvrir l'appétit. Je n'avais plus qu'à profiter de la douceur de la nuit, respirer chaque odeur de chaque personne traînant ici. Clochard, ou pute. Fugueur, ou insomniaques.
Moi, je portais fièrement un fourreau blanc, mettant en avant ma poitrine plus que généreuse. Des traces de sang la souillait, mais ça ne m'importait que peu.

Une odeur plus particulière attira mon attention. Un vampire, mais de très haut rang. Peut-être même plus qu'un vampire. Mon regard se porta sur le toit d'un manège d'horreur. Je souriais discrètement. Les humains aimaient se faire peur avec de faux vampires qui surgissaient derrière le train fantôme. Jusqu'au jour où ils les croisaient au fond d'une ruelle. J'aimais saisir les jeunes hommes sortant tout juste de cette attraction. L'adrénaline était encore en quantité dans leur sang, et c'était délicieux...

Je secouais la tête, revenant à ma préoccupation initiale : l'homme au manteau rouge, qui m'observait également, la tête inclinée. D'un bond léger et élégant, je vins m'installer à ses côtés. La vue sur la baie de Tokyo était magnifique depuis ici.
Je m'adressais à lui avec condescendance.
"Bonsoir, Sir. Douce soirée pour chasser, n'est-ce pas ?"
Je lui souris, réajustant en même temps mon décolleté.

-"Hum... Qu'est ce qu'un vampire de ton rang vient fiche ici ? Je vois que tu ne dois pas encore savoir utiliser tes sens vampirique pour te mettre en danger comme ceci, gamine. C'est une nuit comme toutes les autres pour moi. Cela fait plus de 1000 ans que je foule ces terres et c'est toujours la même rengaine. Et toi, depuis peu tu es vampire, je peux le sentir. Tu réponds à quel nom ? Moi je suis... Alucard et si tu prononce mon nom n'oublie jamais de terminer par "sama" comprit ?"

J'optais immédiatemment pour une moue renfrognée. Non, en effet, je ne saisissais pas l'ampleur du moindre danger, et j'avais toujours été ainsi. Toujours en quête de nouvelles sensations, je fonçais la tête la première, sans vraiment refléchir; Tantôt séductrice, tantôt dédaigneuse, suivant mon humeur du jour.

Plus de 1000 ans, je n'avais donc pas affaire à n'importe quel vampire. Je souriais en coin, ravie de ma rencontre.
"Bonsoir, Alucard-Sama, pardonnez-moi si je vous dérange. Je baissais les yeux, mimant la culpabilité. Je suis Vivienne Grant, vampire depuis seulement une soixantaine d'années. Je vous remercie d'avance de supporter ma compagnie."

Les moindres de mes gestes étaient calculés pour me rendre la plus attirante possible, c'était une très mauvaise habitude, mais après tout, si je ne pouvais séduire, à quoi me servirait donc mon éternité ?

Un vampire d'un millénaire devait avoir vu et vécu tellement de choses, s'en était tout à fait passionant.
"Mille ans, c'est terriblement long. Vous avez traversé tellement de siècles, de guerres, de temps prospères... J'en reste sans voix. Et j'imagine que votre âge n'a d'égal que votre puissant, Alucard-sama... Puis-je me permettre de vous demander quelle est votre vie aujourd'hui, ici ? Une éternité, n'est-ce pas usant ?"
Je l'observais, hochant la tête, guettant ses réactions. J'espérais que mes questions ne l'auraient pas trop agaçé.

-"Ne te fatigue pas avec tes essais de séductrice pour m'attirer dans tes filets gamine. Cela ne marche pas avec un vieux comme moi... La mine boudeuse, je croisais les bras. J'étais entiché d'une fille avant d'être un vampire, j'étais un homme fou et personne ne voulait d'un être diabolique comme moi. Apres 1000 ans je n'ai pas expié mes crimes et toutes les atrocités commises en tant qu'humain ou bien en tant que monstre..."

Je soupirais, pensive. Un millénaire dans la solitude ? Ce devait être semblable à l'enfer. Je n'étais pas ferrue de relations amoureuses, et ne voulait pas d'attaches; Mais de là à rester seule et ne jamais partager plus qu'une discussion avec qui que ce soit...
Je levais discrètement les yeux vers le Nosferatu, songeant qu'il devait se sentir affreusement seul malgré tout.

-"Je n'ai participé à aucune guerre, jeune vampire, c'est moi qui menait ma propre guerre et j'en suis toujours sorti victorieux et rassasié ahaha... L'éternité est pesante et très longue pour ma part, et je souhaite plus que tout au monde être châtié pour tout ce que je fais dans ma vie. Je souhaite indéniablement mourir pour goûter enfin à la défaite, mais cela n'est pas possible pour un monstre tel que moi. Je voudrais rencontrer quelqu'un de plus fort que moi qui pourrait me tuer, cela fait 1000 ans que je recherche la mort sans la connaitre, donc l'éternité n'ai rien sans l'once de ressentir l'extase de la mort..."
Je fronçais les sourcils. Je le comprenais, sans vraiment que ce soit le cas. Etant donné sa situation, sa solitude, et son passé, je pouvais l'entendre. Mais ne pouvait-il rien faire pour aujourd'hui profiter de cette éternité qui lui était offerte ?
La mort... L'idée était certes excitante, mais il y avait tellement de merveilles sur cette Terre, qu'elle me semblait encore bien précoce... Mille ans, il n'était selon moi pas trop tard pour tout recommencer...
J'haussais les épaules. Après tout, cela le regardait. Je menais ma vie comme je l'entendais, et c'était déja pas mal.

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas vu Alucard s'approcher de moi, avec une rapidité déconcertante.
En moins de temps qu'il ne faut pas le dire, je me retrouvais plaquée contre un mur, la gorge enserrée par une main puissante. Mon être entier s'enflamma, le danger m'excitait, j'aimais les situations à risque, et celle-ci me procurait forte dose d'adrénaline. Je souriais imperceptiblement, ne tentant même pas de desserrer l'emprise du vampire. Je savais que c'était inutile.

-"Ma vie de maintenant n'est qu'une quête à la recherche de ma mort, est-ce que tu comprends, gamine ?!! Je ne chasse que pour me nourrir comme vous en n'attaquant que ceux qui méritent de mourir. Toi tu manges tout et n'importe quoi, l'éternité te dégoute de fouler cette terre, elle te rend plus fort mais à quoi bon quand tu perds tout ce qui t'amusait au début... Aujourd'hui, ma vie c'est de débarrasser ce monde de toutes créatures, vampire ou autre... Le seul plaisir qu'il me reste c'est ça et rien d'autre"
Je grimaçais, il n'avait pas desserrée sa main. J'arrivais cependant à l'écouter. Perdre tout ce qui m'amusait ? Ce devait être horrible, en effet, de ne plus trouver amusement à quoi que ce soit. Mais c'était loin d'être le cas pour moi.
Je levais la main, pour la poser sur son poignet. Allait-il me relâcher ? Il n'y avait pas à le nier, j'aimais cette situation. Je ne savais pas ce qu'il comptait faire, j'étais soumise au doute, et trouvais ça tout à fait jouissif.
Il finit par me relâcher, sans préavis, pour reculer de quelques pas et, après avoir retirées ses lunettes, me dit en un ricanement :
-"Gamine ! Veux-tu vraiment connaître l'éternité ? Veux-tu vraiment devenir comme moi ? Ou préfères-tu que je t'assure une mort certaine ici et maintenant ? Réfléchis bien avant de me répondre..."
Je n'avais pas à refléchir, je le savais.
"Oh, vous savez Alucard-sama, j'ai encore bien le temps de voir la mort venir, je ne suis qu'une gamine, et cette planète, ses mystères, et ses Hommes m'amusent encore beaucoup trop pour que je sois prête à abandonner tout ça. Je me frottais la gorge, ma peau se rappelait encore de la froideur de sa main. Je ne vois pas les choses comme vous, je veux tout simplement accueillir chaque nouveau moment et en tirer tous les bénéfices possibles. Chaque jour, j'observe les humains, les vampires, je les fréquente, et chaque jour ils me surprennent. Tant que tout m'émerveillera, pourquoi voudrais-je mourir ? Je souriais avec douceur.
Mais malgré tout, je crois comprendre ce que vous pouvez ressentir. Une éternité sans passion qui nous anime, avec une haine envers soi-même, et sachant que rien ne pourra mettre fin à cette torture qu'est le quotidien, ce doit être affreux. Je ne connais malheureusement à ce jour pas de vampire capable de vous détruire."
Je soupirais, me rassis les pieds dans le vide. "Mais alors, que faites-vous de chacune de vos journées, de vos nuits ? Nettoyer la ville de ses hommes et vampires, est-ce tout ?"
Je levais le regard vers lui, réellement intéressée par sa réponse.
Visiblement, son avertissement n'avait pas suffit à me faire peur. A l'heure actuelle, il m'intriguait et m'intéressait encore plus qu'il me faisait peur. Je savais qu'il pouvait me détruire, mais j'en prenais le risque. Et puis, c'était tellement bon de se mettre en danger...

"Tu as fait ton choix dans ce cas gamine... Et bien, ma foi tu m’as donné une bonne réponse car tu cherche tes propres réponses et je ne peux que t'en féliciter. Si je puis te donner un conseil, et bien chéris ce que tu as aujourd'hui car dans quelques années et bien tu peux tout perdre. Je t'ai déjà dit ce que je faisais de mes journées et autres... Je m'amuse à rechercher un quelconque amusement avec tes congénères pour voir si un seul sera de taille, je chasse, je me nourris c'est tout."

Je savais pertinnement qu'Alucard disait vrai quant à un futur lointain. Mais il me semblait encore impossible à dessiner, il me faudrait des siècles avant de me lasser de tout ce qui me faisait vibrer au quotidien, j'en étais persuadée.
Une fois arrivée au même ennui que lui, qu'en serait-il, quelles seraient mes décisions ? Il m'intriguait, et me questionnait.
Enfin, étant donné ma force, je savais que je n'avais aucun risque de vivre tant de temps, alors pourquoi y songer, et ne pas profiter de chaque jour nouveau ?


Alors que j'étais plongée dans mes pensées, le Nosferatu avait disparu, encore une fois en un centième de secondes. Je n'eus pas le temps de me demander où il était, que je sentis sa présence derrière moi. Je frissonais, avide de savoir ce qu'il me réservait.
Je ne pus retenir un cri déchirant lorsqu'une déflagration se fit entendre : il venait de loger dans ma cuisse une balle, et vue la douleur qui s'en suivit, cette balle ne devait pas être du simple plomb.
Par reflèxe, je posais ma main à l'endroit où la balle m'avait transpercée la peau. La souffrance n'avait d'égal que mon excitation. Je devais être un brin masochiste, mais cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti quelque chose de cet acabit : je ne savais plus ce qu'était la douleur.
Cet Alucard était fou à lier. Ou, tout simplement, il avait décider de me montrer mes limites, de me pousser à bout.
Je tremblais, suait. Je lachais des gémissements de douleur, teintés de plaisir.
Qu'il était bon d'être celle qui était maltraitée !

-"Ahahaha... Je pense que cela doit faire mal gamine non ? Les balles que j'utilise sont fabriqué pour tuée n'importe quels monstres mais je te rassure tu ne mourras pas avec une balle dans la cuisse, je peux sentir ton sang et il m'a l'air exquis malgré que tu sois un vampire, cela doit être que tu es encore un bébé pour dégagé une tel odeur..."
J'en étais malgré tout flattée. Oui, j'avais mal. Atrocement mal. Et, si j'avais été folle, j'aurais pu lui répondre que j'adorais ça. Mais il valait mieux que je relègue ces pensées au fond de mon esprit.

Je fus subjuguée par la vision de ce vampire d'une allure incomparable, qui s'agenouilla pour lécher au sol mon sang. Ses yeux rougeoyaient, et moi je me régalais du spectacle malsain que nous offrions. Et dieu, que j'avais mal !
Pour la deuxième fois en cette nuit, il me saisit à la gorge. Je commençais à avoir la conscience qui vascillait, je ne savais plus vraiment si je rêvais ou si tout cela m'arrivait bien. C'était tellement irréel, tout cela en une soirée, alors que depuis six décennies, je n'avais jamais été confrontée à quelconque ennemi ou souffrance.

-"Voila ce que je fais de mes journées pour m'amuser. Tout comme toi, je chasse les vampires, c'est la seule chose qui m'amuse un tant soit peu... Alucard relâcha son emprise et me fixa du regard d'un rouge sang qui me figea, puis reprit. [/color]Je ne ressens pas l'envie de te tuer gamine; ne t'en fais pas. Un Nosferatu comme moi, et bien te donne droit à des pouvoirs vraiment terrifiants que tu ne pourrais même pas imaginer. Je pourrais te faire passer l'enfer pour des vacances avec ce que j'ai en réserve mais tel n'est pas mon but envers toi car tu m'intéresses vraiment pour un vampire Mon égo gonflait de temps d'intérêt pour ma petite personne. Mais de grands pouvoirs, qu'en ferais-je ? J'attendais la suite de ses explications avec impatience. Ma puissance, je la tire de mon âge mais surtout des gantelets blanc que je porte. Pour les avoir, j'ai du détruire son possesseur et ce n'était pas tâche facile, gamine ! C'était un magicien d'une puissance à faire frémir n'importe quel monstre, mais même lui n'a pas réussit à me détruire..."

J'étais à la frontière du conscient, je tentais de peser chacun de ses mots, mais il m'était difficile de ne pas me concentrer uniquement sur la douleur lancinente qui irradiait maintenant dans tout mon corps. Je savais pourtant que c'était un grand honneur de pouvoir écouter son histoire, et je voulais en imprimer chaque passage.

-"Que dirais-tu de me suivre quelques temps afin de devenir encore plus puissante que tu l'es ? Je ferais de toi un être encore plus puissant et tu pourras t'amuser encore bien plus que maintenant... Je ne te proposerais ceci qu'une seule fois et je ne le fais pas tout les jours surtout envers un vampire ! C'est ce que tu veux non ? Devenir plus forte pour t'amusé encore plus n'ai je pas raison Vivienne-chan !!"

M'amuser encore plus ? Il avait réussi à me cerner très rapidement. Je ne savais pas encore à quoi me serviraient d'autres pouvoirs, je ne voulais asservir personne, ne mener aucune guerre, mais l'excitation d'apprendre me tentait pourtant.

Je murmurais, la gorge toujours enserrée :
"C'est d'accord... Je pense que ce serait tout à fait excitant. Je marquais un temps d'hésitation. Mais vous savez, Alucard-sama, je suis indépendante. Personne, même vous, ne m'enchainera. Je suis libre, je ne réponds qu'à moi-même. Après, je vous serais redevable tout de même, et ne manquerais pas de vous rendre des services, même si ma puissance n'égale pas la votre et que vous ne devez pas avoir besoin de moi. Je plongeais mes yeux dans ses iris flamboyantes, et d'un air mutin, ajoutais : Non pas que la délicate caresse de votre main sur ma gorge me soit désagréable, mais pourrais-je reposer les pieds au sol ? De plus, ma jambe me lance affreusement, je voudrais retirer ce délicieux bout d'argent qui me brûle la chair. J'apprécie ce délicieux supplice, mais je ne voudrais pas abimer ma plastique..."

-"Ahahahahum... Tu es vraiment intéressante jeune vampire, tu prétends que tu es indépendante, cela dit tu veux que je te prête un peu de ma puissance ahahahahah... Alors que j'étais à nouveau en position de soumission, maintenue par le Nosferatu, il enfonca vivement ses doigts dans ma cuisse, suivant le même trajet que la balle quelques instants auparavant. Je lachai un râle de douleur. Mais immédiatemment l'objet sorti de ma chair, je fus soulagée. Cela doit faire mal, mais ne t'en fais pas, tu es un vampire, tu mets en général quelques heures avant de te rétablir... Mais grâce à moi, tu vas mettre quelques minutes..."

Il se reculai de quelques pas tout en traçant avec son ongle une entaille ensanglantée dans la paume de sa main droite. L'odeur du sang d'Alucard mit tous mes sens en éveil, je léchais instinctivement ma lèvre supérieure. Le vampire de rouge vêtu s'approcha à nouveau de moi, me faisant frissoner par sa simple présence, m'ennivrant par la seule odeur de son sang. Je plongeais mon regard dans le sien, et semblait y lire autant d'excitation que dans le mien. Était-il autant avide que moi de cette situation ?

-"Bois ce sang petite ! Ma respiration se saccadai. Je n'allais pas me faire prier. J'imaginais déja la saveur de ce sang millénaire, et le délice qu'il allait être. Ta blessure guérira en quelques minutes et tu te sentiras bien plus forte qu'auparavant mais cela sera de courte durée. Cela te montrera un aperçu de ce qui t'attendra si tu viens avec moi ahahahaha"

A nouveau, il me saisit avec fermeté, pour m'ouvrir la bouche et y faire couler quelques gouttes de sang. Je n'y opposais bien évidemment aucune résistance.
Ces quelques gouttes avaient un goût tel que je n'aurais jamais imaginé. Je retrouvais ici la foule d'émotions qui me transportaient lorsque je goûtais un vin des meilleurs, ayant vieilli des décennies durant. Je fermais les yeux, savourant chaque seconde ce sang millénaire.
Très rapidement, sans que je ne puisse réellement mettre de mots sur ce changement, je sentis que mon corps était devenu plus puissant. Je repoussais avec délicatesse Alucard, lui adressant au passage un regard flamboyant de plaisir. Je disparus en un clin d'oeil, parcourus les quelques attractions qui nous entouraient, pour arriver sans prévenir derrière Alucard-Sama. Je savais qu'il n'avait pas bougé volontairement, et que ce n'était pas ma rapidité momentanée qui avait crée un effet de surprise, mais tout de même, j'en avais apprécié les effets à l'instant même. Ce sang avait des pouvoirs surprenants.

"Alucard-Sama, je me replaçai face à lui, c'est... Ennivrant, ce que vous me proposez là. Je lâchai mes cheveux en tirant sur l'épingle qui les retenais, fermais les yeux. Jamais la caresse du vent ne m'avait parue si douce. Je viens avec vous. Je veux goûter encore et encore à cet état, être grisée par cette puissance."
J'avais fait mon choix. Je souris à mon interlocuteur, en léchant le coin de mes lèvres où subsistaient quelques goutelettes de ce divin nectar.
J'avais tracé mon chemin. Un chemin que jamais je n'aurais imaginé emprunter.

Avec un déhanché félin, je me dirigais vers les deux vampires. Ils m'observaient avancer avec suspicion, et si leur odorat leur permettait de sentir la présence d'Alucard, et son sang qui m'animait d'une force énorme, ils ne devaient en rien être rassurés.

Avec la rapidité qu'Alucard m'avait offert, il ne me fallu qu'un millième de seconde pour être appuyée entre eux deux, contre le mur.
Ils sursautèrent en me voyant apparaitre ainsi.
"Allons allons messieurs, vous n'allez pas vous mettre à trembler comme de faibles humains aussi ? Je leur parlais avec assurance, sur un ton charmeur."
Ils rièrent nerveusement, pour masquer leur angoisse. Ils se demandaient ce que je leur voulais. J'aimais ma position de supériorité.

"Ce soir est un jour très spécial pour moi. Ils dodelinaient de la tête, probablement pour montrer qu'ils m'écoutaient et me faire plaisir. Je fête la rencontre d'un être exceptionnel, qui va me permettre de m'amuser encore plus au quotidien. Et vous, vous allez être mes jouets. Heureux ?"
Leurs yeux s'écarquillaient, ils flairaient le mauvais plan. Je me mordillais un ongle, l'air songeur : qu'allais-je pouvoir leur faire subir ? Je voulais les entendre hurler.
Alors que j'étais plongée dans mes refléxions, hésitant à leur arracher les membres un à un, ils se regardèrent d'un air entendu et déguerpirent en courant.
J'éclatais d'un rire que l'on aurait pu qualifier de "fou". Ils croyaient vraiment pouvoir me filer entre les doigts ? Ils m'amusaient décidemment beaucoup.

Avant même qu'ils n'aient atteint le coin de la rue, j'étais derrière eux, et en retenais un de chaque main.
"Enfin, messieurs, depuis quand fausse t-on compagnie à une jolie jeune fille comme moi ? Voyons, c'est un privilège que de voir mourir son éternité à mes côtés. Vous pourriez me dire merci ! Après tout, vous n'étiez rien. Et moi, je vais vous offrir une mort comme dans les films !!"
Mon rire emplit le silence de la nuit, couvrant les sanglots d'un des deux vampires. Pathétique. D'origine japonaise, beau comme tous les vampires, mais loin d'être classe ou charismatique. Il était vraiment quelconque, et poltron qui plus est. Il fallait que j'abrège son existence au plus vite.

Il n'avait rien vu venir, que ma main avait déja traversé sa poitrine, brisant sa cage thoracique. J'étais juste à gauche du coeur, je le sentais battre contre ma peau. Quelle sensation grisante ! Les hurlements du vampire avaient un effet quasi-orgasmique sur moi, plus ils criait, et plus j'aimais ça. Je le propulsais contre un mur, où son crâne buta avec violence. Ce devait être sa colonne vertébrale qui craqua bruyemment.
"Bon, toi, reste sage. Ne t'inquiète pas, je ne t'oublie pas, je vais juste tuer ton petit copain avant qu'il lui prenne l'idée saugrenue de tenter de fuir."
J'humidifiais mes lèvres du bout de la langue, et avec un regard carnassier, fondait sur l'autre vampire, occidental, qui était tétanisé à quelques mètres de moi.
D'une main, et sans problème, je lui arrachais le bras gauche, lui soutirant à son tour des cris qui s'élevèrent dans la nuit, rejoignant ceux de son ami.
J'hochais la tête, l'observant. Il n'avait même pas tenté de se défendre, ça n'avait rien de drôle.
"Bon, tu manges ton bras, et je te relâche."
Il hoquetait de douleur, et me regardait dubitativement. Moui, il faut l'admettre, moi aussi je me demandais d'où m'était venue cette idée. Qu'importe, je lui tendais son bras.
"Je ne suis pas patiente."
Il secoua la tête par la négative. Game over. Je lui arrachais la tête, faisant gicler sa carotide au passage. Mon fourreau blanc était maintenant totalement ensanglanté, comme mes mains. Le liquide vermeil tachetait mon visage. Je souris, me retournant vers le premier vampire.
"Désolée de t'avoir délaissé. Alors, on en était où ? Ah oui. Tu gis contre un mur, dans une rue puante, tu n'es rien, et tu vas mourir comme tu as vécu : sans cérémonie aucune, le plus banalement du monde. Ok. Je le regardais, interrogative.
C'est douloureux d'avoir un trou dans la poitrine ? Je me suis toujours demandée ce qu'il en était pour un vampire. Tu vois, tu es toujours vivant, c'est déja énorme. Si je ne faisais rien, pourrais-tu survivre ainsi ? Te régénérer ? Enfin, pourquoi se poser ces questions ? Je vais t'achever. "
A l'horizon, un rayon de soleil vint transpercer la nuit.
"Oh, il est déja si tard ??? Bon, écoute, finalement, tu vaux pas la peine que je te tue, le soleil s'en chargera pour moi. Je m'accroupis à ses côtés, et renfonçais ma main dans son thorax. Je saisis son coeur dans ma main, et plongais mon regard dans ses yeux apeurés. Hahaha. Je rigolais !"
Et je serrais son coeur de toutes mes forces, lui ôtant cette fois définitivement la vie.

Je ne m'attardais pas trop sur la scène, rejoignant Alucard en quelques bonds agiles.
"Boh. C'est marrant à tester. Mais finalement, je pense pas que je m'amuse en tuant des gens. Je préfère de loin avoir des tas d'amants et boire du champagne dans des cocktails huppés."
Je soupirais, la moue renfrognée.
En étant puissante, la seule chose qui m'aurait intéressée aurait de me vautrer dans la luxure, manipuler les gens, avoir des tas d'esclaves que je pourrais martyriser, auxquels j'infligerais de nombreux sévices, mais qui m'obéïraient envers et contre tout. Je devais avoir un sacré grain pour ne penser qu'à ça.